5 conseils pour apprivoiser son émotivité

Être émotif, c'est être davantage réceptif aux émotions. Parfois, cela est vu comme un défaut, une faiblesse, car les émotifs se sentent submergés, voire paralysés, par leurs émotions. Or, cette sensibilité est une forme d'intelligence émotionnelle, indispensable pour vivre en société. Il ne faut donc pas la combattre, mais tout simplement l'apprivoiser. Etant moi-même hypersensible, j'ai décidé de partager avec vous les conseils que j'ai pu tirer de mes différentes lectures et de mes expérimentations. J'espère que celles-ci vous seront utiles.


1. Constater les expressions de son émotivité

La première étape consiste, de façon très objective, à constater comment s'exprime son émotivité. Il peut s'agir de tristesse, de colère ou bien de stress.

Tout d'abord, il faut se demander : dans quelles situations mes émotions me submergent ? Plusieurs réponses peuvent ainsi émerger : quand je parle en public, quand on me fait un reproche, quand on me crie dessus, quand on me propose quelque chose d'imprévu, quand on me confie une histoire triste, quand je suis témoin d'une scène triste... Connaître les contextes qui rendent émotif est crucial pour mieux les appréhender.

Ensuite, il faut noter la façon par laquelle s'exprime son émotivité. Encore une fois, les noter est une démarche indispensable, pour chaque situation citées précédemment : je rougis, j'ai le regard fuyant,  je croise les bras, je me mets la main devant la bouche, j'ai les mains moites, je transpire beaucoup, je tremble, mon coeur s'emballe, j'ai la gorge nouée, je bafouille, j'ai les larmes aux yeux, mes muscles sont tendus, mon corps est figé, j'ai du mal à respirer, ... Notre corps réagit peut-être différemment en fonction des situations, il est important de souligner ces éventuelles différences.

On a ainsi une visualisation globale de la façon dont s'exprime son émotivité.

2. Prendre conscience de ses problématiques

Il convient ensuite de découvrir d'où vient cette hypersensibilité. En règle générale, elle est due à différentes peurs, qui sont encrées en nous depuis plus ou moins longtemps.

Mettre à plat ses peurs est essentiel. Ai-je peur de déplaire, d'être jugé, d'être rejeté, de me sentir coupable, d'exprimer mon mécontentement, de mal faire, d'attirer l'attention, de connaître un échec, de déranger, de perdre la face ? Il faut aussi mettre en exergue les traits de caractères qui, finalement, sont aussi associés à nos peurs : ai-je assez confiance en moi ? Suis-je trop perfectionniste ? Puis-je ressentir un sentiment d'infériorité envers certaines personnes ? Suis-je souvent contaminé par les émotions des autres ? Suis-je trop timide ? 

Ces peurs découlent souvent d'une (ou plusieurs) expérience(s) traumatisante(s). Il peut s'agir d'une humiliation lors d'une prise de parole en public, une interdiction d'exprimer son désaccord, une pression parentale pour être irréprochable, une censure, un abandon, la perte d'un être cher, l'impression de ne pas avoir reçu assez d'amour ou d'affection... Le passé explique souvent qui on est devenu et ce pourquoi on réagit d'une façon plus ou moins intensément à une situation donnée.

Devant chaque situation, on peut désormais expliciter quelle peur s'exprime par son émotivité. 

3. Apprendre à relativiser

La vie c'est maintenant, il ne tient qu'à soi de devenir qui on souhaite être, en se détachant de son passé.

Être émotif, c'est imaginer à l'extrême les conséquences d'une situation. On pense que les gens vont juger ? On a probablement tort et, si on a raison, qu'importe ? On a peur de mal faire ? L'erreur est humaine, ce n'est vraiment pas si grave. On est déstabilisé de se faire crier dessus ? Les émotions  et pensées d'autrui n'ont pas à affecter ce que l'on pense de soi ; car ce qu'ils expriment et la façon qu'ils ont de l'exprimer ne les concernent qu'eux. Rien ni personne ne mérite ça, il faut savoir se faire respecter. On est une éponge à émotions ? Celles-ci n'appartiennent qu'à la personne qui les a, inutile de se laisser contaminer par les mauvaises ondes. Et si toutefois on les ressent, alors il faut prendre cela comme de la compassion. 

Relativiser est le mot d'ordre. Ce n'est pas grave. On a le droit de mal faire, de bafouiller, de trébucher, de trembler. Ce n'est pas grave. 

4. Se détendre

Si l'émotivité s'exprime avant une situation bien précise et mise dans l'agenda, il est indispensable de maîtriser son stress, son angoisse, sa colère ou sa tristesse, pour garder la tête froide et être serein. Plusieurs options pour se détendre : se promener, boire une tisane relaxante, être bienveillant envers soi-même et se parler comme on le ferait avec un ami, se rappeler toutes les petites victoires qu'on a connu auparavant alors qu'on les croyait impossibles... 

A l'instant T, il faut savoir se relaxer pour reprendre le dessus. L'essentiel est la respiration : inspirer et expirer doucement. Ralentir sa respiration permet à la fois de se concentrer sur autre chose que la situation embarrassante, mais aussi de diminuer son rythme cardiaque et ainsi les symptômes de cette émotivité. Pour penser à autre chose, on peut aussi se concentrer sur sa pointe de pieds (symbole de l'enracinement dans le sol), regarder ailleurs ou encore répéter ce que la personne dit. 

Cette petite parenthèse peut être une solution pour retrouver la sérénité et la maitrise de soi.

5. S'exercer

Pour apprivoiser son émotivité, il faut mieux l'appréhender. Maintenant qu'on sait le contexte et la raison de ces émotions, on peut facilement s'exercer à mieux les maîtriser.

Les comédiens ont l'habitude de répéter leur jeu des dizaines et des dizaines de fois afin d'en maîtriser totalement le texte, la gestuelle et les émotions à transmettre. Avec cet entraînement, ils réussissent à se détacher de leurs propres émotions et traits de caractère afin de ne faire qu'un avec le rôle à jouer. C'est la répétition qui leur permet de connaître par coeur ces éléments. Parfois, ils ont l'opportunité de faire des suggestions au scénariste, car ils se sont approprié le personnage et la situation. 

Comme un comédien, il suffit de visualiser les situations qui rendent émotifs, d'imaginer la réaction qu'on souhaiterait avoir (ne pas transpirer, ne pas bafouiller, soutenir le regard, être bien droit, ne pas trembler, dire telle ou telle chose, etc.), et de la répéter. Dans un premier temps, juste dans sa tête. C'est ce qu'on appelle la visualisation, qui est pratiquée à la fois par les comédiens, mais également par les sportifs de haut niveau, pour mieux visualiser l'objectif à atteindre et le geste parfait. Dans un second temps, répéter seul dans un endroit isolé, de vive voix et avec la gestuelle. 

Cet exercice permet de mieux appréhender les différentes situations, de mieux visualiser son objectif, et ainsi de mieux maîtriser ses émotions.

Pour plus d'informations, je vous invite grandement à lire l'ouvrage de Bernard Sananès : 101 bonnes raisons d'apprivoiser son émotivité, rempli d'exercices et de bonnes paroles.


Et vous, que faites-vous pour gérer vos émotions ? 

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